Alors que les autorités ivoiriennes ont mis en place des structures destinées à apporter des réponses aux victimes de la crise, celles-ci ne répondent pas à leurs attentes . Des victimes se sentent oubliées et livrées à elles-mêmes , a constaté notre rédaction à Abidjan .
A Williams-ville , des victimes dénoncent une organisation de la société civile qui ne les assist pas dans le sens de leur permettre d’obtenir une assistance financière, mais les oblige à payer des "frais de dossier inutiles " . " Nous avons tout perdu dans cette guerre . Mon mari est décédé devant moi ici à Williams-ville . Après la guerre , on nous a demandé de déposer des dossiers pour l’indemnisation . J'ai pris le peu d'argent que j'avais pour faire toutes les démarches . Mais , zero . Même la scolarité de ma fille , c'est moi qui m'occupe de ça . Une femme m'a appelé un jour pour me dire qu'elle était d'une structure qui s'occupe des orphelins de guerre . Et qu'elle me donnerait un rendez-vous , afin de prendre en charge ma fille . Cependant , je n'ai plus reçu d'appel de sa part . Ils sont tous des escrocs " , s'indigne une veuve de guerre .
Certaines personnes et s’interrogent sur les critères de paiement et estiment que les hommes armés ont été favorisés au détriment des victimes . " Nous avons été abandonnés . . Pourtant , presque tous ceux qui avaient des armes ont été indemnisés . J'en connais qui ont achetés des armes pour les déposer à 800.000 Fcfa . Pendant ce temps , ceux qui ont perdu leurs parents , leurs pieds , leurs bras ou leurs biens sont oubliés . Doit-on avoir des armes pour être écouté dans ce pays ? En tout cas , c'est ce qu'on nous fait croire actuellement ", se plaint Moussa , un victime de guerre résidant à Yopougon .
Après la crise qui a secoué le pays pendant une décennie , plusieurs structures ont été mises en place pour gérer cette question . Toutefois , des victimes et l'ensemble des Ong ivoiriennes jugent ce processus opaque , injuste et discriminatoire . Des observateurs estiment que la mauvaise gestion de l'après crise est à la base de l'insécurité grandissante dans le pays . Le cas des orphelins de guerres non pris en charge qui tentent de s'insérer à tout prix dans la société .
© Rédaction Libre Magazine
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