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Tiken Jah:«Il n'y a pas de société civile en Côte d'Ivoire, tout le monde veut manger»


Tiken Jah Fakoly
Tiken Jah Fakoly


Dans une vidéo qui a fait le tour de la toile ce jeudi 27 juin 2019, Tiken Jah le reggaeman ivoirien est revenu sur l’actualité politique en Côte d’Ivoire. L’intégralité de son intervention.


«Nous sommes inquiets parce qu’on pensait qu’après 2010 nos politiciens allaient penser les choses autrement mais on a l’impression qu’il y a des vengeances personnelles qui veulent être réglées à l’échelle nationale. Et ça c’est très grave.


Si vous remarquez aujourd’hui la classe politique en Côte d’Ivoire personne ne fait des propositions. Même des propositions de programme, dire que je veux être président, voilà ce que je vais faire ils ne sont pas dans ça. Ils sont dans, je veux être président, c’est mon tour.


Moi je t’ai aidé, maintenant il faut que tu m’aides. J’ai donné ma poitrine pour toi maintenant il faut que tu me laisses la place. On est dans ça, on n’est pas dans un truc du genre les gens pensent aux populations. Mais ça c’est la Côte d’Ivoire en général. C’est mon pays et mon pays est gâté.



La Côte d’Ivoire est très matérialiste. L’argent à gâté les gens. Vous verrez que même au niveau de la société civile le Burkina est en avance, il y a plein de pays de la sous-région qu’on ne peut pas rattraper parce que nous, on veut manger. En haut, en bas, tout le monde veut manger. Ça mange. Ça veut manger et ça ne pense pas au pays et ça fait que notre degré de patriotisme a diminué et cela se ressent.


Qu’est-ce que devient notre équipe nationale, les Eléphants de Côte d’Ivoire, on était au sommet, tout le monde parlait des Eléphants de Côte d’Ivoire, tout le monde était derrière les Eléphants de Côte d’Ivoire mais aujourd’hui comme Ouattara est au pouvoir, ceux qui sont avec Gbagbo ne souhaitent pas que les Eléphants gagnent. Il y a un problème. C’est l’équipe nationale.


Tous ces gens là, Gbagbo, Ouattara, Bédié, ils passeront mais le pays restera. Le pays m’inquiète. C’est vrai que tout le monde est inquiet pour les élections de 2020 mais moi je suis inquiet pour les Ivoiriens eux-mêmes parce qu’il n’ y a pas d’action commune. Il y a la division.


Je vous donne un exemple, à l’ époque, moi j’étais opposé à l’installation du Sénat, j’ai fait ce que je pouvais et l’opposition était dans le même esprit que moi et donc, on a mené ce combat ensemble à la grande surprise, il y a une marche organisée, au lieu qu’elle soit sur le Sénat, elle a commencé sur le Sénat et a fini sur libérez Gbagbo (rire) donc du coup, il y a un problème. Aujourd’hui on a que des «pro» en Côte d’Ivoire.


Les pro-Ouattara , les pro-Bedié , les pro-Gbagbo , les pro-Soro , etc . Mais il n’y a pas de pro-Côte d’Ivoire et c’est un gros problème. Il faut qu’il y ait des pro-Côte d’Ivoire. Des gens qui soient prêts à mourir pour la Côte d’Ivoire, des gens qui aient le courage de dire aux présidents Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo d’aller se reposer parce que les dirigeants de la Côte d’Ivoire a besoin aujourd’hui de conseillers.


Moi , je suis sous le choc quand je vois qu’il n’ y a pas de société civile, quand je vois qu’il n’y a pas de manifestations de populations pour l’intérêt général et quand je vois qu’il n’y a que des pro et qu’il n’y a pas de vrais patriotes ivoiriens, ça me désole».


© Rédaction Libre Magazine

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