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Rencontre avec Véronique Diarra,fille de Simone Kaya(une des pionnières du roman féminin ivoirien)



Véronique Diarra , fille de Simone Kaya ( l'une des pionnières du roman féminin ivoirien ) , enseignante et écrivaine passionnée de l'histoire africaine , nous parle aujourd'hui de son livre "Agnonlete une vie d'amazone".


Libre Magazine : Bonjour, pourriez-vous nous présenter votre parcours et votre livre ?


Véronique Diarra : Bonjour , je suis ivoirienne originaire du Burkina Faso et du Congo Brazzaville. Née à Brazzaville j'ai grandi et fait mes études à Abidjan. Professeur de français dès 1987, je me suis tournée bien plus tard vers l'écriture.


Véronique Diarra : "Agnonlete une vie d'amazone" est mon troisième et nouveau roman . Il emmène le lecteur au XVII ième siècle et l'invite à partager les aventures passionnantes d'une amazone issue du peuple Fon. Agnonlete, dont le nom signifie "tu es belle", vit à Agbohome et sert son roi pour défendre le peuple attaqué par des hommes étranges (leur peau est couverte de kaolin). Menacée, elle s'enfuit et se rend à Eko(Lagos), puis va à la rencontre du peuple M'Boum au Cameroun. Elle traverse l'empire Kongo et se sedentarise enfin à Luanda pour se mettre au service de la reine N'Zinga M'Bande, souveraine des royaumes fédérés N'Dongo et Matamba( Angola ). Ensemble la reine et la guerrière combattront les portugais esclavagistes .


Libre Magazine : Pourquoi avoir écrit ce livre ?


Véronique Diarra : J'ai souhaité rendre hommage aux grandes figures féminines qui se sont illustrées dans la lutte contre des envahisseurs européens, ceux qui voulaient imposer l'esclavage puis la colonisation en Afrique .


J'ai tenu à faire la lumière sur l'esclavage transatlantique qui, loin d'être un commerce, fut une agression. Trop d'africains trompés de génération en génération par des informations mensongères l'ignorent. Trop d'européens mal informés ou mal intentionnés le nient.


Je veux aussi exalter la beauté du teint noir le teint d’Ébène que tant d'africains rejettent. Leurs complexes les poussent à valider l'absurde équation Noir = laid . Alors les Femmes Noires ( et certains hommes) se détestent au point d’abîmer leur peau avec des mélanges chimiques effroyables ou des mixtures dites naturelles. Les conséquences s'appellent cancer de la peau et autres problèmes dermatologiques.


Bien des hommes africains admirent surtout les "femmes claires", dédaignent les autres et les amènent à douter de leur beauté naturelle. Elles sont tentées par la dépigmentation.


Ce triste phénomène reste trop présent en Afrique et dans les autres continents où vivent des afro descendants, des africains immigrés . Pour la santé et la dignité du peuple Noir il faut que cette pratique cesse .


Libre Magazine : À quel lecteur s'adresse votre ouvrage ?



Véronique Diarra : "Agnonlete une vie d'amazone" s'adresse aux jeunes et aux adultes. On peut le lire à partir de 14 ou 15 ans.


Libre Magazine : Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?


Véronique Diarra : Mon message met en valeur le drame de l'esclavage selon la version des africains et insiste sur la résistance africaine où les Femmes ont joué un grand rôle.


Ces résistants n'avaient ni fusils ni canons. Ils n'ont pas bénéficié de l'arrivée de puissants alliés lourdement armés pour les épauler. Leur action n'en est pas moins héroïque et méritoire.


Mon souhait est aussi de présenter les précurseurs de l'esclavage transatlantique sans excuser les autres européens qui les ont imités. Il s'agit d'Histoire que les jeunes du monde entier doivent connaître. Le drame d'un peuple est l'affaire de tous.

Libre Magazine : Où puisez -vous votre inspiration ?


Véronique Diarra : Je puise mon inspiration dans mon imagination, parfois dans les oeuvres d'art que je contemple. J'ai aussi la sensation que ma défunte mère Simone L. Kaya , première écrivaine de Côte d'Ivoire m'a transmis son flambeau. Le souvenir que je garde d'elle tapant ses manuscrits sur une machine " vintage " m'encourage à lui faire honneur .


Libre Magazine : Qu'est-ce qu'être écrivain pour vous ?


Véronique Diarra : Pour moi, l'écrivain est un chantre de la littérature qui est un art , il figure aussi parmi les vecteurs du savoir . Cela l'engage à rechercher l'excellence dans le genre littéraire ( récit , théâtre,poésie... ) qu'il choisit . Il doit surtout respecter ses lecteurs dans la qualité de son expression et la fiabilité de ses sources .


Libre Magazine : Quels sont vos projets d'écriture pour l'avenir ?


Véronique Diarra : J'ai quelques projets pour deux nouveaux romans. L'un se trouve entre les mains de madame Virginie Mouanda directrice de "wawa éditions ", l'autre reste en ma possession pour subir quelques améliorations . De futurs récits dansent dans mon imagination et se manifesteront en temps voulu sous forme de manuscrits . Je demande un peu de patience à mes lecteurs .


Libre Magazine : Un dernier mot pour les lecteurs ?


Je remercie du fond du cœur tous ceux et celles, jeunes et moins jeunes qui s'intéressent à mes livres et m'accompagnent dans cette merveilleuse aventure. Je tiens à saluer particulièrement le public du récent salon du livre d' Abidjan . C'est celui qui s'est tenu ce mois de mai 2019. Tous les exemplaires de romans que j'avais apportés ont été achetés. J'ai pu les dédicacer puis être photographiée avec chaque acquéreur. Cet enthousiasme m'a profondément touchée et m'engage à écrire plus et mieux encore. Grand merci à tous.



© Rédaction Libre Magazine

Vous pouvez nous contacter par chat ou par mail ( Libremagazinews@gmail.com ) et nous vous répondrons dans les plus brefs délais.


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