Libre magazine a rencontré la slameuse malienne ,Tatishka La Slameuse .
Plusieurs distinctions à son compte pour la qualité du travail mené , elle séduit par ses créations comme "Lettre à Assimi Goïta " , "Laban " , ...
Elle nous a offert une interview exclusive.
Libre Magazine : Bonjour ,
Vos titres , notamment "Lettre à Assimi Goïta " et "Laban ko" qui font actuellement le tour des réseaux sont très appréciés par des internautes .
Certains d'entre eux ne tardent pas à vous coller l'image d'"une artiste engagée" . Qu'en pensez-vous ?
Tatishka La Slameuse : C'est juste un plaisir pour moi de savoir que mes œuvres sont bien accueillies par ceux, à qui, elles sont adressées. Déjà, le Slam est un art engagé, joignant l'agréable à l'utile. Donc, le fait de coller le qualificatif " engagé " à l'artiste slameur.se est, selon moi, logique.
Libre Magazine : Pourriez-vous nous présenter votre parcours ?
Tatishka La Slameuse : À l'état civil, je suis la nomenclature de Takaty Sympara slamicalement connue sous le nom de Tatishka La Slameuse. Artiste slameuse malienne, auteure de plusieurs
créations en slam en Bamanankan et en français.
En effet, j’ai décidé de nourrir une carrière artistique en tant que slameuse, il y a de cela 1 an et depuis lors, j'ai à mon compte plusieurs distinctions pour la qualité du travail mené.
Entre autres, on peut noter :
- En novembre 2022 : Vice-championne de la compétition FAKAN SLAM, slam en langues nationales.
- En Mars 2023 : Championne de la compétition de Slam de la Francophonie organisée par l’Institut Français du Mali
- En Avril 2023 : 2ème Vice-championne de la compétition virtuelle du projet Tignè Ni Maaya
- En Juin 2023 : 4 ème nationale de la compétition SLAMONS POUR LA PAIX organisée par la MINUSMA
- En Septembre 2023 : Championne Nationale de Maxi Vacances edition 2023, catégorie Slam.
- En Décembre 2023 : Championne Nationale de la compétition de FAKAN SLAM ( dans le cadre du Festival international Bɛka Slam édition 2023) , slam en langues nationales.
Libre Magazine : Comment vous définiriez-vous en tant qu'une artiste et comment définiriez-vous votre art ?
Tatishka La Slameuse : Je suis une artiste engagée pour la cause de l'humanité. Je lutte pour que la corruption, l'injustice, l'impunité et ses dérivés puissent être éradiqués de nos quotidiens pour un monde plus juste et plus sain.
Mon art ne sert pas qu'à dénoncer, il sert aussi à proposer des solutions et plus à rendre hommage aux braves hommes et femmes, qui, se sont démarqués des autres, de par leur bonne foi... en vue d'inviter les autres à les prendre en exemple. Je me vois comme une Docteure, qui consulte, pose un diagnostic, prescrit des remèdes et assure les soins. À la seule différence des médecins dans les hôpitaux, ma thérapie n'est pas médicale... elle est verbale. Je traite les maux à l'aide des mots et les âmes destinées à être guéries, auront sur leur esprit des oreilles bien attentives. Je suis slameuse !
Libre Magazine : Comment avez-vous rencontré le slam ?
Tatishka La Slameuse : C'est dû à la détermination sans faille d'un frère de plume, que j'aime affectueusement nommé Job Tomkuo Ballo, que je suis aujourd'hui slameuse.
Je m'explique : j'ai toujours aimé les trucs littéraires et mon genre était la poésie et les nouvelles. J'aimais aussi enregistrer mes œuvres écrites dans mon dictaphone... À chaque fois que je montrais à Job mes petits poèmes, lui, il y voyait plutôt du Slam que de la poésie. Il me faisait toujours comprendre que c'est du Slam que je faisais, pourtant je ne connaissais pas vraiment ce qu'était le Slam. Pour me convaincre, il m'envoyait régulièrement des liens vers les slameurs du monde... Ma première fois d'écouter le Slam, c'était un texte de Grand Corps Malade, et je me suis dis bah... Ça ressemble vraiment à ce que je fais. C'était vraiment agréable !
Mais la personne qui m'a fait aimer le Slam vraiment, est un slameur malien du nom de Sory Diakité alias Saccharose Buccal Agréable.
Bref, c'est à la suite de ça, que j'ai suivi une formation sur le slam à L'école du Slam ( un projet de JEUNESS’ART ). Après restitution, j'ai pris mon destin de jeune slameuse en main.
Libre Magazine : Pourquoi avoir choisi ce genre musical ?
Tatishka La Slameuse : C'est ce genre qui me permet d'être moi, de puiser aux tréfonds de moi, ce qui s'y cache comme requête et de le projeter avec toute la rage et l'émotion qu'il faut.
Libre Magazine : Qu'est-ce qui vous plaît dans le slam ?
Tatishka La Slameuse : Le Slam fait amuser les cœurs et fait dépenser des larmes aussi. Voilà ce que j'aime chez lui
Et ce que j'aime dedans, c'est que j'arrive à murmurer tout haut, ce que le commun des mortels crie tout bas. Ma satisfaction se trouve dans le fait d'être la voix des sans voix et je ne détiens ce pouvoir que par la magie de mon arme ultime, le Slam.
Libre Magazine : Vos textes sont en français et Bambara. Pourquoi ces deux langues ?
Tatishka La Slameuse : Ce sont, seulement, ces deux langues que je comprends. Autrement, je suis Soninké, si je savais m'exprimer dans ma langue, j'allais aussi slamer en Soninké. Et majoritairement, mes textes sur les réseaux sociaux, sont en bambara. Cela, car pour la majorité des Maliens, le bambara reste la langue la plus parlée.
Libre Magazine : À quel public s'adressent-ils ?
Tatishka La Slameuse : Mon slam s'adresse à tout le monde, en particulier à la couche juvénile.
Libre Magazine : Quel message voulez-vous transmettre à travers vos titres ?
Tatishka La Slameuse : Mes titres parlent en général, du vivre ensemble, de la paix et cohésion sociale, du respect des droits de l'homme entre autres. Le message s'adresse à l'être humain tout court, l’interpellant ainsi à se connaître, à remettre aux animaux féroces leurs âmes tout en se désolidarisant du Satan qui le guide.
Libre Magazine : Où puisez-vous votre inspiration ?
Tatishka La Slameuse : Mes inspirations viennent de partout. En vrai, je n'ai jamais voulu chercher loin, tout se trouve sous nos pieds. Les faits sociaux qui se produisent au quotidien, sont un puits d'où je puise mes inspirations
Libre Magazine : Qu'est-ce qu'être slameur pour vous ?
Tatishka La Slameuse : Être slameur pour moi, c'est être capable de joindre l'utile à l'agréable pour tirer le monde vers le bien.
C'est être capable de traiter les maux par les mots
C'est être capable de dénoncer quand il le faut.
Libre Magazine : Quels sont vos projets pour l'avenir ?
Tatishka La Slameuse : Je projette de produire un album de Slam au courant 2024, pour dédicacer l'album, je prévois d'organiser un spectacle géant de Slam. Et j'attends collaborer aussi avec certains artistes non slameurs en vue d'imposer encore plus le Slam.
Libre Magazine : Un dernier mot pour vos fans ?
Tatishka La Slameuse : Je dis merci à tous ceux, qui de près ou de loin me soutiennent. Merci à la population malienne et africaine, un merci spécial aux Maliens de la diaspora. Continuer de me suivre sur mes réseau sociaux !
Lourd n'est pas ce qui est déjà réalisé, lourds sont les projets qui arrivent. Promis !
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