Si le BAMF rejette votre demande d'asile, il vous sera demandé de quitter l'Allemagne. Pour ce faire, vous avez 30 jours s’il s’agit d’un "simple rejet“ (einfache Ablehnung). Vous recevez le "simple rejet“ si aucun autre État européen n'est responsable de votre procédure d'asile (règlement de Dublin) et que le BAMF ne vous accuse pas de fraude ou de raisons économiques justifiant votre fuite. Si votre demande d'asile est rejetée comme "irrecevable" (unzulässig) ou "manifestement infondée" (offensichtlich unbegründet), vous n’aurez qu'une semaine pour faire un retour volontaire. Votre demande d’asile est rejetée comme "irrecevable" si, en raison du règlement de Dublin, un autre pays de l'UE est responsable du traitement de votre dossier. Votre demande d'asile est "manifestement infondée" (offensichtlich unbegründet), lorsque le BAMF constate de grandes contradictions dans votre histoire et dans votre motif d’évasion ou croit que vous n’avez fui votre pays pour l’Allemagne que pour des raisons économiques.
Le temps de séjour vous restant en Allemagne figure sur la décision que vous recevez du BAMF. La date limite commence à partir du moment où la décision (réponse du BAMF) vous a été envoyée. Vous trouverez cette date exacte sur l'enveloppe contenant votre réponse. Ainsi, si vous ne quittez pas volontairement l'Allemagne, vous serez expulsé. Cela signifie que la police et le bureau des étrangers peuvent venir vous chercher à la maison et vous renvoyer dans votre pays.
QUE PEUT-ON FAIRE DANS DE TELLES CIRCONSTANCES ?
Dans tous les cas, si vous recevez un avis défavorable (refus), demandez conseil à un avocat ou à un centre de conseil. Il existe plusieurs alternatives .
Actions judiciaires
Vous pouvez engager des poursuites judiciaires contre la décision du BAMF. Ensuite, un tribunal décidera si vous avez droit à l'asile, au statut de réfugié, à la protection subsidiaire ou à un permis de séjour en raison d'une interdiction d'expulsion. Un centre de conseil ou un avocat pourra vous conseiller sur la nécessité ou non de mener une action en justice et sur les étapes à suivre, le cas échéant. Sur www.rechtsberaterkonferenz.de ou chez ProAsyl, par exemple, vous trouverez un avocat ou un centre de conseil.
Les réfugiés qui reçoivent un "simple rejet“ (enifachen Ablehung) ont 30 jours pour intenter une action en justice. Le délai commence à partir du moment où vous recevez la notification de rejet du BAMF dans votre boîte aux lettres. La date de dépôt de cette lettre compte pour le début de votre date limite. N'oubliez donc pas de conserver l'enveloppe pour pouvoir prouver la date de réception, en cas de besoin. Si votre demande est rejetée comme "irrecevable" (unzulässig) ou "manifestement infondée" (offensichtlich unbegründet), vous disposez d'un délai d'une semaine pour saisir le tribunal administratif compétent et déposer un "recours d’urgence" (Eilantrag). Si le tribunal accepte ce recours, vous pouvez rester en Allemagne pendant la procédure judiciaire. Si le tribunal ne l’accepte pas, vous risquez d'être expulsé, même s’il est toujours en cours de traitement. Attention : Si vous déposez un recours d’urgence alors que votre demande a été rejetée comme "irrecevable" (unzulässig) en vertu du règlement de Dublin, votre période de transfert de six mois recommencera. Assurez-vous de demander conseil à un avocat à l'avance.
S'il n'y a pas assez de temps pour parler à un centre de conseil ou à un avocat, vous pouvez vous rendre vous-même au tribunal administratif compétent et y déposer votre recours par écrit ou oralement.
Le tribunal administratif compétent est mentionné dans la réponse que vous recevez du BAMF. Chaque tribunal administratif dispose d’un service procédural (Rechtsantragstelle) qui peut vous aider à traiter votre plainte. N'oubliez pas que, malgré le dépôt du recours, vous devez toujours consulter un avocat. Dans ce cas, vous avez deux semaines pour expliquer au tribunal pourquoi la décision du BAMF est incorrecte. Et pour cela, vous avez besoin de l'assistance d'un avocat.
En cas de "simple rejet“ ou d’acceptation de votre recours d’urgence, vous ne devez pas être expulsé pendant la procédure judiciaire . Avant que le tribunal ne mette un terme à votre affaire, vous pouvez conserver votre titre de séjour provisoire (Aufenthaltsgestattung) et continuer à recevoir des allocations de demandeur d'asile. Le tribunal prend souvent assez de temps avant de se prononcer sur votre recours. Cela signifie que vous devrez encore attendre probablement un an ou plus.
Une fois que vous déposez votre recours, le tribunal administratif examine à nouveau les motifs de votre fuite et la décision de la BAMF. C’est-à-dire que les juges liront le procès-verbal de votre audience, examineront vos preuves et vous inviteront généralement à une audience du tribunal . Au cours de cette audience, vous serez interviewé à nouveau. Après tout cela, le tribunal décidera de votre demande d'asile :
Si les juges concluent que vous remplissez les conditions requises pour bénéficier des droits d'asile, du statut de réfugié, de la protection subsidiaire ou de l'interdiction nationale d'expulsion, le refus du BAMF sera annulé et un permis de séjour vous sera accordé.
*Si les juges confirment la décision du BAMF et ne vous reconnaissent pas comme ayant droit à une forme quelconque de protection , votre plainte sera rejetée et votre obligation de quitter l'Allemagne restera en vigueur.
Lorsque le tribunal administratif prend une décision, la procédure de demande d'asile est souvent considérée comme close. Cependant, si le juge confirme la décision négative du BAMF, votre avocat peut également interjeter appel (Zulassung der Berufung). Si le tribunal administratif supérieur (Oberwaltungsgericht) accepte la demande de votre avocat, votre demande d'asile sera réexaminée. Mais il est important de noter que le tribunal administratif supérieur accepte rarement de telles demandes de recours. Les demandes d’appel (interjeter appel) sont acceptées lorsque, d’importantes questions sur les raisons de votre fuite sont restées sans réponse, par exemple, ou dans des cas où les juges ont des points de vue très différents sur une question donnée.
Réintroduction de demande d’asile (Asyfolgeantrag)
S'il existe de nouvelles preuves concernant votre persécution ou si de nouvelles circonstances se produisent, vous pouvez à nouveau demander l'asile, c'est-à-dire que vous pouvez soumettre une réintroduction de demande d'asile (Asylfolgeantrag). Ces nouvelles preuves ou circonstances peuvent être par exemple, un changement radical de gouvernement dans votre pays d'origine, un grave traumatisme de guerre qui n'avait pas encore été détecté ou une maladie grave qui est incurable dans votre pays d'origine. Un centre de conseil ou un avocat peut vous dire si une réintroduction d’une demande d'asile est utile ou non. Vous trouverez un avocat ou un centre de conseil sur www.rechtsberaterkonferenz.de ou chez ProAsyl, par exemple.
Mais retenez que vous devez vous-même soumettre cette demande de réintroduction auprès de l’antenne du BAMF d’où relève votre centre d’accueil. Si, entre temps, vous êtes sorti du pays, vous devrez à nouveau habiter dans un centre d'accueil pour réfugiés pour une durée maximale de six mois et le principe de restriction de résidence s'appliquera à vous. C’est-à-dire que vous ne pouvez pas quitter votre lieu de résidence sans l'autorisation du bureau des étrangers (Ausländerbehörde).
Autorisation provisoire de séjour (Duldung)
Il existe parfois des obstacles à l’expulsion. Si en tant que demandeur d’asile, vous n’avez pas de passeport ou êtes incapable de voyager par exemple, cela constitue des obstacles à l’expulsion. Dans de tels cas, un permis provisoire de séjour (Duldung) peut vous être délivré. Un permis provisoire de séjour n’est pas un permis de séjour normal, mais un document de séjour provisoire (Aufenthaltsgestattung). Un détenteur de "Duldung" peut résider légalement en Allemagne pour un temps, mais son obligation de quitter le pays reste en vigueur.
Le bureau des étrangers peut également vous accorder un permis provisoire de séjour pour des raisons de santé. C’est le cas par exemple, si vous commencer un traitement médical qui doit aller à son terme ou si vous devez subir une opération importante en Allemagne.
Vous pouvez également avoir un “Duldung“ lorsque vous êtes sur le point de terminer vos étudesou un programme de formation professionnelle. Si vous démarrez un programme de formation professionnelle qui dure au moins deux ans, vous avez droit, sous certaines conditions, à un “permis provisoire de séjour pour formation professionnelle“ (Ausbildungsduldung). Toutefois, un tel droit ne vous concerne que si votre expulsion n’a pas été planifiée et si vous n’avez pas de condamnations pénales significatives.
Dans de rares cas, les ministères de l’intérieur des États fédéraux ou le ministère fédéral de l’Intérieur peuvent interdire l’expulsion de certains groupes de réfugiés pendant une période donnée. C’est souvent le cas, par exemple, en cas de grave catastrophe dans un pays (le cas de la famine).
Un "Duldung" est généralement émis pour un nombre spécifique de jours, de semaines ou de mois. Si les facteurs qui empêchement l'expulsion ou d'autres exigences de l'émission du "Duldung" persistent, votre permis provisoire de séjour sera renouvelé. Dans le cas contraire, votre permis provisoire de séjour ne sera pas renouvelé et alors vous devrez quitter l'Allemagne. Pour plus d’informations sur ce sujet, lisez notre chapitre "Autorisation provisoire de séjour" (Duldung).
Réglementation sur les cas de rigueur (Härtefallregelung)
Lorsque vous êtes bien intégré en Allemagne et que votre expulsion risque de vous mettre dans une situation très difficile, vous pouvez essayer d'obtenir un permis de séjour en soumettant une demande de cas de rigueur (Härtefallantrag).
Dans de tels cas, si vous parlez bien l’allemand, allez à l'école, avez fini votre formation professionnelle ou avez un travail en Allemagne, vous aurez plus de chances d’avoir un permis de séjour. En outre, être très engagé dans le bénévolat et avoir plusieurs amis et connaissances en Allemagne pouvant soutenir votre demande de rigueur (Härtefallantrag) constituent de véritables atouts pour vous. C’est le ministère de l'Intérieur du Land où vous résidez qui décide de la reconnaissance de votre demande ou non.
Chaque Land dispose d'une soi-disant commission de cas de rigueur (Härtefallkommision). Le personnel de ces commissions peut vous dire si vous remplissez les conditions d’obtention d’une demande de rigueur et les mesures appropriées à prendre.
Pétition
Vous pouvez essayer d'informer le parlement du Land (Landestag) ou le parlement fédéral allemand (Bundestag) de votre situation en lui envoyant une pétition, dans laquelle vous demandez le réexamen de votre demande d'asile ou de droit de séjour en Allemagne. Retenez que vous ne pouvez pas envoyer une pétition et une demande de rigueur (Härtenfallantrag) en même temps. En principe, une pétition a peu de chance de réussite. Vous devez avoir de bonnes raisons pour continuer votre séjour en Allemagne. Ces raisons doivent être des raisons que les demandeurs d’asile rejetés n’ont pas. Vous pouvez envoyer la pétition sous forme de lettre normale au "Landtag" ou au "Bundestag". Cependant, il est judicieux de contacter personnellement des membres individuels du Landtag ou du Bundestag.
Remarque : une pétition n’a pas d’effet suspensif sur votre éventuelle expulsion, c’est-à-dire que vous pourriez être expulsé pendant l’examen de votre dossier de demande de rigueur.
Asile d'église
Lorsque vous craignez une imminente expulsion, vous pouvez demander l'asile auprès d'une église. L’église écoutera votre histoire et essaiera ensuite de vous aider à trouver une solution. Elle peut décider de vous héberger et de vous protéger de l’expulsion. Cela s'appelle l'asile d’église (Kirchenasyl). L'asile d’église peut être votre dernier recours. Mais retenez que cela ne fonctionne pas toujours. Parfois, des demandeurs d'asile sont expulsés malgré la demande d’asile à l’église.
Les églises, qui protègent les demandeurs d'asile par le biais d'un asile d'église, n'acceptent souvent des personnes que pour une période limitée. Pendant que vous êtes sous la protection de l'église, celle-ci négocie avec les autorités et tente de trouver une solution à votre situation. L'asile au niveau de l'église est assez délicat et épuisant. La négociation avec les autorités peut prendre beaucoup de temps, durant lequel vous êtes entièrement dépendant de l'église. Une fois que demandez l’asile à l'église, vous ne recevrez plus d’allocations de l'État et vous ne pourrez pas quitter les lieux de l'église.
Remarque : Pour une église, les convictions religieuses d'un demandeur d'asile ne sont pas importantes. Il n'est pas nécessaire d'être chrétien pour recevoir un soutien par le biais de l'asile de l'église.
Important !
Vous ne devez pas être expulsé si le recours contre le "simple rejet" (einfachen Ablehnung) de votre demande d'asile est en cours de traitement ou si votre "recours d’urgence" (Eilantrag) a été accepté.
Source : handbookgermany.de/fr/rights-laws/asylum/rejected-asylum.html
© Rédaction Libre Magazine
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