La deuxième journée de l’atelier pour les journalistes et professionnels des médias qui se tient à Abidjan du 13 au 15 mai 2019, a été marquée par des travaux en groupe autour de la thématique suivante : « comment la migration est-elle présentée par les médias locaux contre ce que présente les médias italiens ? Quelle est la perception de ce phénomène ? »
Ces travaux de groupe ont été conduits par deux expertes de l’OIM en matière de migrations, Anna Pozzi et Paola Pace. La première, journaliste italienne, spécialiste des questions migratoires et de la traite des êtres humains, a exposé sur le thème suivant : « la Charte de Rome : l’éthique et le code de conduite professionnel pour les journalistes lorsqu’ils traitent de la migration ».
Elle a expliqué que la Charte de Rome (Carta di Roma) est un code de déontologie qui s’occupe spécifiquement de la présentation des migrants dans les médias. Il y a donc au préalable une question de langage, de terminologie appropriée quand on parle des migrants, des sources et évidemment, une éthique des journalistes à respecter car on parle de personnes dont la plupart sont vulnérables donc il faut les protéger.
Elle s’est réjouie de cette formation qui offre un cadre d’échanges très intéressants entre journalistes italiens et ivoiriens. « Ce n’est pas un séminaire où des formateurs viennent uniquement donner des informations, chiffres et données, mais ici, il y a un vrai dialogue entre nous et les journalistes locaux qui ont l’expérience du terrain et qui connaissent les causes profondes des migrations.», a-t-elle confirmé.
La seconde panéliste, Paola Pace, chef de mission adjointe de l’OIM, a intervenu sur « la couverture médiatique de la migration, la question des terminologies et concepts autour de mouvement des populations ».
Selon elle, il y a différents profils migratoires et la migration régulière se fait dans les normes et selon des objectifs bien précis. Elle a indiqué qu’il y a 258 millions de personnes qui habitent en dehors de leur pays d’origine qui contribuent en même temps, au développement de leur pays d’accueil et à celui de leur terre natale. Pas seulement avec les transferts de fonds mais avec leur expérience personnelle. À côté de cela, les personnes qui partent de façon irrégulière ou qui restent au-delà du temps permis.
« Par exemple, je travaille en Tunisie où nous assistons fréquemment des ivoiriens dans des situations beaucoup complexes, qui sont arrivés souvent par l’avion pour étudier, travailler ou dans l’intention de traverser la méditerranée par la Libye et qui se retrouvent dans l’exploitation humaine », a-t-elle révélé.
Il y a également des jeunes avec des talents sportifs qui pensent être recrutés dans de bonnes équipes et qui se retrouvent dans des situations très complexes.
Son conseil, c’est qu’il faut rester dans un pays en situation régulière et observer les alternatives qui s’offrent car selon elle, la migration doit être un choix pas une nécessité.
« Il faut être conscient des risques d’un parcours migratoire irrégulier, de rester dans un pays sans un permis de séjour avec les problèmes de pénalités et les fortes chances d’être exploité et abusé », a-t-elle prévenu.
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