Messieurs les dirigeants de la transition malienne,
Je me présente en tant que citoyen africain d'origine humaine .
Curieux, critique , libre et sans étiquette , je fais appel aux articles 7 , 18 , 23 et 25 du Kurukan Fungan (1236) et vous présente d'avance mes excuses.
Messieurs les dirigeants de la transition malienne,
je suis l'une des personnes qui ont cru et qui continuent de croire que la transition réussira sa mission .
Cependant, comme ailleurs, je préfère faire partie de vos "amis opposés. "
Loin d'être vos ennemis, nous sommes vos miroirs .
Sans nous , vous ne verrez pas votre face cachée . Ce qui n'est pas avantageux pour vous.
Messieurs les dirigeants de la transition malienne ,
N'oubliez pas ce proverbe africain : " Si ton ami ne te dit pas la vérité , il faut payer ton ennemi au prix fort pour le faire " .
C'est pour cette raison que je souhaiterais vous dire ma part de vérité, ce que pense sans doute la majorité de votre population .
Messieurs les dirigeants de la transition malienne,
je sais que le combat du Mali est différent d'autres ailleurs .
Il s'agit de rappeler que vous êtes à la tête d'un pays qui a une histoire particulière.L'histoire nous enseigne que le Mali est un État bâti dans la diversité . Une diversité qui n'a pas empêché Soundjata Keïta (honneur et reconnaissance à lui) d'unifier et de bâtir un puissant empire vers 1230 .
Le règne de Sundjata Keïta (honneur et reconnaissance à lui ) fut synonyme de paix, de prospérité et de liberté avec la proclamation de la Charte du Manden. L’empire du Mali regroupait des populations issues de différentes ethnies (Malinkés, Bambaras, Wolofs, Toucouleurs).
Messieurs les dirigeants de la transition malienne ,
à l'horizon , il y a un grand défi : Rétablir l’ordre , restituer la population malienne , la remettre dans un combat pour la reconnaissance et la dignité dans la paix .
Messieurs les dirigeants de la transition ,
d'où votre slogan " Mali Koura " .
Tout nouveau, tout beau , le peuple malien a cru en vous . Vous avez été applaudis par des africains qui croyaient au retour de Soundjata Keïta (honneur et reconnaissance à lui) pour continuer ses œuvres.
Mais , le constat est amer . Les maliens ont visiblement la nostalgie du "Mali Kôrô" .
La liberté est confisquée .
Le malien n'est pas libre de circuler dans son propre pays .
Pour voyager , il faut prévoir au moins 1000 Fcfa pour chaque corridor , même avec la carte nationale d'identité . Prétexte : "C'est pour construire le pays " .
Pendant que les dirigeants bénéficient de plusieurs privilèges , la population n'a que ses larmes pour pleurer dans le noir . Elle doit subir au dehors ou en prison .
Dénoncer est devenu synonyme de "Complicité avec la France " , ce "bouc émissaire" .
Pendant que certaines personnes se culpabilisent , d'autres restent silencieux , beaucoup ont peur de donner raison aux "ennemis du Mali" .
Messieurs les dirigeants de la transition malienne, néanmoins,
retenez ceci : " le peuple n'existe pas pour votre pouvoir, mais votre pouvoir pour le peuple ."
Un dirigeant qui ignore son peuple est comparable à un arbre qui croit pouvoir exister sans ses racines.
Il devient faible et facile à détrôner.
Messieurs les dirigeants de la transition malienne,
Vous remerciant de votre attention
Veuillez agréer mes sentiments les plus distingués et sincères.
Soumaila Diarrassouba, Écrivain militant pour la défense de la dignité humaine.
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