Selon une étude publiée le 27 septembre 2018 par le cabinet Roland Berger au sommet in Africa , "l'entrepreneuriat féminin en Afrique est un exemple pour toutes les femmes dans le monde " .
« Parmi les 312 millions de femmes de 18 à 64 ans que compte le continent, 24% se sont lancées dans la création d’entreprise. Un chiffre qui fait des Africaines les championnes du monde de la création d’entreprise. Elles arrivent largement devant leurs consœurs d’Amérique latine (17% d’Amérique du nord (12%) de la zone Asie du sud-est/ Pacifique (11%) et du Moyen-Orient (9%) L’Europe et l’Asie centrale ferment la marche avec un taux de 6% ».
L’Afrique est la seule région au monde où plus de femmes que d’hommes choisissent la voie de l’entrepreneuriat, une réalité dont on ne parle pas assez.
L’apport à l'économie de ces activités est considérable : entre 150 à 200 milliards de dollars de valeur ajoutée sont créés par ces femmes africaines, selon une étude du cabinet Roland Berger menée en 2018.
Si 4% des femmes africaines créent leur entreprise, en moyenne une femme sur trois déclare avoir un projet de création. C’est le plus fort taux de création d’entreprises. Mais deux autres chiffres de l’étude interpellent : 39 % des entrepreneuses cessent leur activité parce que non profitable et 15 % parce qu'elles n'ont pas accès aux financements nécessaires pour se développer. D'où l'enjeu d'un accompagnement des femmes africaines.
« L'entrepreneuriat féminin en Afrique est un exemple pour toutes les femmes dans le monde. Mais il est essentiel que l'on accompagne ces femmes africaines en facilitant leur accès à l'éducation et au financement, et en développant les infrastructures » ,
a déclaré Anne Bioulac, directrice générale de Roland Berger.
De plus, des données récoltées dans dix pays d’Afrique indiquent qu’en moyenne les entreprises appartenant à des hommes bénéficient de six fois plus de capital que celles aux mains de femmes. Or le fait que les femmes aient moins accès aux actifs affecte leur capacité à obtenir des prêts de taille moyenne et donc la croissance de leurs entreprises. Ce problème peut être contré, notamment en donnant aux femmes davantage de contrôle sur les actifs et en leur accordant les financements nécessaires.
L'entrepreneuriat féminin en Afrique est un moyen de subsistance plus qu’un métier. Les femmes sont multitâches et doivent être à la fois aux champs, à la maison, veiller à l’éducation des enfants puis entreprendre. Les femmes africaines gagneraient à être formées et pourraient ainsi vivre de leur commerce. Cela permettrait non seulement de structurer l’économie africaine mais aussi de lutter contre la pauvreté et le sous-emploi des femmes et créer pour tous de la richesse.
C’est donc convaincus par cette réalité déjà existante d’une Afrique boostée et portée par des femmes autonomes, résilientes, aventureuses et intrépides, dans une dynamique d’échange et d’enrichissement culturel et économique que nous devons travailler et permettre l’émancipation de nouvelles femmes leaders.
©Libre Magazine
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