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FRANCE : Torturés dans des centres de rétention pour étrangers , des détenus se révoltent

Dernière mise à jour : 18 mars 2019



Enfermés parce qu'ils sont " étrangers et sans papiers " en France , des détenus s'indignent de leurs conditions de rétention "inhumaines " et entament une grève de la faim .



Dans un communiqué , 03 janvier 2018 , des détenus du centre de rétention administratif de Vincennes , ont lancé un mot d'ordre de grève de la faim .


"Aujourd’hui, 3 janvier 2019, les prisonniers ont décidé de réagir face à une série de déportations violentes et cachés, face à la violence physique et psychologique quotidienne des policiers.

Nous relayons leurs communiqués et leurs appels a soutien:


Nous sommes des retenus du centre de rétention administrative de Vincennes en banlieue Parisienne.

Nous demandons la libération de tous les prisonniers, l’application de l’égalité entre tous le monde: On est comme tous le monde.

Aujourd’hui 3 janvier 2019, nous, 27 retenus du centre de rétention (du batiment 2A) se sont mis en grève de la faim pour demander la libération tout de suite de tout le monde.

Nous savons que d’autres enfermés dans au moins un autre batiment sont eux aussi en grève de la faim (il parait au moins une quinzaine).

On a tous une histoire différente, qu’on soit travailleur, étudiant depuis peu en france ou vivant ici depuis presque 20 ans.. Et on a tous le droit de vivre ici, où on a nos attaches. Mais nous sommes enfermés dans ce centre de rétention.

Si on s’est mis aujourd’hui en grève de la faim c’est aussi pour dénoncer tout ce qui se passe dans cette prison.

Ces derniers jours il y a eu beaucoup de vols cachés et violents. Des anciens d’ici nous on raconté qu’il y a plusieurs années la police, ici, était déjà violente.

Il y a eu des copains tabassés puis déportés en étant casqué, bailloné et scotché. Il y a eu des copains drogués qui se sont reveillés de retour dans un pays où ils ne connaissaient plus grand monde.

Les policiers ne respectent la loi que quand c’est contre nous, même quand légalement on devrait être libéré souvent le juge n’en a rien a foutre et la police te déporte quand même.

La police comme toujours elle s’en fout, et l’etat français aide. Si l’etat n’était pas d’accord et si les biznesman faisaient pas d’argent tout ca ne marcherait pas.

Ce centre de rétention, il est sale, les toilettes et les douches elles sont dégueulasse. La bouffe, elle est immonde.

Nous revendiquons:

– La libération de tous les prisonniers

– Etre respecte et traiter dignement, on est pas des chiens.

– La fermeture de ce CRA, qui a des gros problèmes d’hygiènes.

– Le respect de l’égalité entre tous le monde

– La fin des violences policières

– La fin des vols cachés et violents

– De la bonne nourriture

– Un véritable accès au soin

Si on s’est mis en grève de la faim, c’est parce que quand on est allé voir les assos pour se plaindre on nous a dit qu’y avait rien a faire.

Nous allons continuer notre grève demain et les prochains jours nous appelons un maximum de monde a nous soutenir dehors. On en a marre d’être traiter comme des chiens !

Les retenus du batiment 2 A

03/01/2019


Montrons notre solidarité pour les prisonniers de Vincennes !

On donnera vite des nouvelles des copains en lutte !"


Malgré la répression des grévistes , leur déportation ou transfert vers d'autres centres de rétention , ils sont restés motivés et ont bénéficié du soutien d'autres personnes dont les prisonniers du CRA2 de Mesnil-amelot . Ces derniers sont entrés en grève , 08 janvier 2018 .


"Nous, retenus du centre de rétention administratif n°2 de Mesnil Amelot (près de l’aéroport Charles de Gaulles en ile de france), avons décidé avant le repas du soir du 08 janvier de nous mettre en grève de la faim pour au moins deux jours.


Nous avons appelé le CRA 3 et le bâtiment des femmes à faire pareil dès demain matin.


Ici les conditions d’enfermements sont désastreuses, la nourriture est immonde. Ici pour aller à l’infirmerie il faut faire la queue alors qu’il fait très froid à cause de l’hiver. Ici les infirmiers sont arrogants et généralement ils donnent que du doliprane, même quand t’as quelque chose de cassés ils te font pas de bandage… Ils te donnent juste de la crème.


Ici les policiers font la loi. Si tu te plains tu vas direct à l’isolement. Ici y a plein de gens qui ont subit ce qu’on appelle la double peine: condamnés à de la prison et à leur sortie directement ramenés en centre de rétention.


En centre de rétention si tu refuses de donner tes empreintes ou d’aller voir le consul tu peux prendre 135 jours de centre presque d’affilés ou faire plusieurs mois de prison entre deux placements en CRA.


Au bâtiment des femmes une prisonnière a été violée par un policier avant les fêtes de fin d’années. Rien n’a été fait pour elle.


A Mesnil-Amelot, il y a souvent des vols cachés, tôt le matin. Il y a l’isolement où tu peux être enfermé avant le vol. Y a tous ces anciens retenus qui ont été renvoyés de forces, casqués et scotchés.


Récemment 4 guinéens ont été ramenés de force par une grosse escorte dans un charter a l’aéroport du Bourget. Ils sont partis cherché 5 autres guinéens à Bordeaux, et les ont déportés tous en Guinée.


On exige la fin des vols cachés, la fin des déportations violentes et l’interdiction d’utiliser des charter pour déporter.


Pendant toute ta durée de rétention on te change pas ta couverture. Même en prison c’est plus propre…c’est dire. Ici on peut pas cantiner ou attendre en esperant avoir une activité: y en a pas.


Ici le droit n’existe pas, encore moins qu’en taule et pourtant on parle bien de la prison.. Avant d’arriver ici tu peux pas savoir ce que c’est.


On en a marre du racisme quotidien de la police. Toutes ces pressions et humiliations sont là pour briser notre moral: celui des retenus.


On appelle les autres retenus de France à lutter avec nous contre l’enfermement pour 3 mois juste parce qu’on est sans papier ! On appelle à de la solidarité à l’extérieur !


Liberté pour tous !


Les retenus du centre de rétention n°2 de Mesnil-Amelot le 08 janvier au soir , " ont - ils annoncé dans un communiqué .


Dans certains centres , les grévistes sont torturés pour qu'ils renoncent à la grève . C'est le cas des détenus du centre de rétention de Oissel qui , dans un témoignage très émouvant à la radio , ont dénoncé leurs conditions de vie " indignes".

Ce témoignage a été confirmé par une bénévole dans un groupe d'aide aux réfugiés : "Il est un centre de rétention où un policier aime à mettre son index dans l'anus des étrangers retenus.

Il est un centre de rétention où, dans la cellule d'isolement (le mitard) des policiers ont menotté les poignets d'une personne aux barreaux d'une chaise, lui ont mis un casque en mousse, ont shooté dans cette chaise et ont laissé cet homme ainsi à terre 6 heures durant en passant régulièrement pouffer devant lui pour le provoquer.

Il est un centre de rétention où ce soir, après avoir témoigné de manière anonyme à la radio par téléphone, un retenu a été menacé par le directeur qui l'accuse (à tort) d'être le meneur de la grève de la faim qui y a démarré hier soir suite à d'autres graves violences subies par un autre retenu et à des brimades collectives.

Ce centre de rétention, c'est celui de Oissel (près de Rouen).

Nous y sommes allées hier et pouvons témoigner que l'arbitraire y fait rage."


Chaque année , la politique de rétention " anti-étrangers " pousse de nombreuses personnes à se suicider au " pays des droits de l'homme " .


@Rédaction libre magazine

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