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Du rêve à la désillusion des africains au Koweït : une rescapée des tortures témoigne


Bamba Mariam , handballeuse ivoirienne condamnée au Koweït
Bamba Mariam , handballeuse ivoirienne condamnée au Koweït


Victimes de racisme , de discrimination , d'injustice , d'esclavage , de servitudes , de traitements inhumains , ... les conditions de vie atroces des africains au Koweït sont connues .

Le 22 mai 2019 , le cri de détresse d'une handballeuse ivoirienne vivant au Koweït condamnée à mort par lapidation a été relayée sur les réseaux sociaux .

"Cette jeune compatriote, Bamba Mariam est condamnée à mort par lapidation au Koweït. La raison, elle est considérée comme esclave. Et elle a tenté de fuir pour échapper à ses maîtres. Au Koweït , "un esclave qui tente de s’échapper et qui est rattrapé par ses maîtres est condamné à mort”, selon le cri de détresse de la jeune fille. Elle est donc condamnée à mort par lapidation. Elle est sportive, Handballeuse, Gardienne de l’ Élite Handball club. Jusqu’à la saison dernière, elle évoluait au poste de gardienne de but dans ce club en Côte d’Ivoire. Elle a mordu à l’hameçon du rêve koweïtien. Elle s’est retrouvée très vite dans les fers de l’esclavage. Désillusionnée, elle a tenté de fuir l’exploitation de l’homme par l’homme. Pardon, passe le message à ton camarade. Et déclenchons la mobilisation pour permettre à Mariam de retrouver son fils de 3 ans à Abidjan ", lit-on dans les messages publiés .


Pourtant, les portes de ce pays ne désemplissent pas des aspirants candidats ivoiriens au bonheur .


Comment peut-on expliquer cette situation ?


Pour répondre à cette question , nous avons rencontré Sita , une rescapée des tortures Koweïtiennes . Sita qui ne souhaite pas dévoiler son identité se confie à notre rédaction .

" Cette histoire de Koweit est difficile à expliquer . Moi , avant , je vendais des médicaments à Adjamé Roxy . Tout allait bien . C'est quand des agents de l'Etat ont détruit mes marchandises que ma vie a basculé . Désespérée et frustrée par la situation , je ne voulais plus vivre dans cette honte . J'ai décidé de quitter le pays pour refaire ma vie . C'est ainsi que j'ai rencontré un monsieur par le biais d'une sœur . Il a promis d'aider à aller au Koweït , sans dépenser moro ( sans payer quelque chose ) . Selon lui , une dame avait besoin d'employée . Donc , elle était prête à tout payer . Exactement , elle a tout fait ( mon passeport , ...) .

Mais , c'est une fois là bas , que son correspondant de là bas à arracher mon passeport . Je devrais travailler pendant des mois pour rembourser mon transport . Je n'étais pas autorisée à sortir . Je travaillais chaque jour sans repos . Quand je me plaignais , la femme disait : " je t'ai achetée . Donc , tu dois travaillé comme je veux et quand je veux " . J'ai travaillé pour rembourser leur argent . Je travaillais désormais pour moi-même . Malheureusement , deux mois après , des amies et moi avons été arrêtées lors d'un contrôle de police sur la route du travail .

On a appelé notre correspondant pour qu'il nous aide . Mais vain . C'est migration (OIM) qui nous a aidé. Ils ont mis tout le monde dans le même avion . Des guinéennes sont venues avec nous ici .

Je suis arrivée ici avec 500000 Fcfa sur moi . Je refais ma vie au Mali ici avec ça. Même à mon ennemi , je ne peux pas conseiller cette aventure de Koweït .Ce sont nos frères ivoiriens qui nous vendent au Koweït . On ne peut pas dire tout ce qu'ils nous font là bas ow . Des méchants . Mais , Dieu va les payer pour ce qu'ils font ", a témoigné Sita .


Comme elles, beaucoup d’autres Africaines subissent des abus de toute sorte et n’ont personne à qui se confier dans ce petit pays peuplé d’environ 1.3 million de citoyens koweïtiens et de nombreux étrangers .

Si vous êtes travailleur domestique en danger au Koweït, vous pouvez contacter la Kuwait Human Rights Society au +965 222 15 150 (service en anglais, arabe, filipino, urdu et hindi) et l’avocate Atyab Alshatti par mail : lawyeratyabalshatti@gmail.com (anglais, arabe et français).

©Rédaction Libre Magazine

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