Emilie Flaire (ex Diop), directrice de l'école Lamartinematernelle au Havre, en Seine-Maritime, sera mutée en juin après avoir critiqué la réforme de l'actuel ministre de l'Education national Jean-Michel Blanquer, ont indiqué des sources proches du dossier .
La décision a été prise par l'inspection académique après un courriel envoyé par cette enseignante aux parents d'élève dans lequel elle critique la réforme Blanquer appelée "loi pour une école de confiance" qui prévoit la scolarisation obligatoire dès l'âge de 3 ans, des classes dédoublées dans les quartiers défavorisés, des élèves davantage évalués, un bac réformé, une meilleure formation des enseignants.
Le Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et la CGT ont dénoncé une sanction "disproportionnée", "totalement injuste".
Chers collègues,
Comme vous le savez sans doute, notre collègue Emilie Flaire (ex Diop), directrice de l'école Lamartine, bien connue et appréciée de tous pour son engagement dans l'école et auprès des familles de son quartier, était sous la menace d'une sanction liée à sa participation à la mobilisation actuelle pour la défense de l'école publique.
A l'origine de cette sanction, un mail aux parents faisant part de ses critiques vis à vis de la loi Blanquer qu'elle a envoyé à partir de la boite de l'école. Ce mail, qui est parvenu par erreur à la mairie du havre, a été remonté aux services de l'éducation par la mairie du Havre qui se trouve donc à l'origine de la procédure de sanction.
Emilie a reconnu son erreur auprès de l'IA. Si les directeurs-trices ne sont pour l'instant pas soumis-es au devoir de réserve, elle n'aurait pas du communiquer en tant que directrice, c'est à dire avec la boite mail de l'école son opinion sur la loi Blanquer.
La sanction est tombée vendredi : un blâme. Cette sanction est assortie d'une obligation à participer au mouvement, c'est à dire à quitter l'école dans laquelle elle s'est tant investie, sans perte de la liste d'aptitude.
Emilie qui a d'autres soucis personnels, ne se lancera pas dans la contestation juridique de cette mesure.
Cette brimade, rajoutée à la sanction (le blâme), évidemment contraire à l'intérêt du service, nous ne l'acceptons pas", ont réagi le SNUIPP-FSU et la CGT Educ'action.
Julie Amadis, une professeur des écoles, révoquée pour "atteinte à la République Française", en 2016 , dans cette même ville, le Havre, a également dénoncé cette décision.
"Je suis une professeur des écoles révoquée pour atteinte à la République Française en 2016 dans cette même ville, Le Havre.
J'ai subi une répression politique bien plus énorme que celle subit par Émilie Flaire, directrice de l'école Lamartine(école maternelle à côté de l'école où j'enseignais , l'école Valmy ) .
Ayant dénoncé des violences commises à des enfants par des collègues, les syndicats étaient du côté des profs agresseurs et donc contre moi. Je suis aussi militante révolutionnaire contre la FRANÇAFRIQUE", a-t-elle déclaré.
"Blanquer BelKacem, Hamon veulent faire taire des profs comme Julie Amadis (elle) et Émilie Flaire", a-t-elle dénoncé.
Rédaction Libre Magazine
Comments