Un homme a été arrêté pour l'assassinat d'une handicapée qu'il a enceintée en Côte d'Ivoire .
Face au juge , il affirme avoir tué sa victime pour ne pas "être la risée du village " , selon la presse ivoirienne .
Zongo Yembi, 59 ans vit dans le village de Wandaguhé, s/p de Daloa où il est planteur. Il y a aussi une jeune dame Karidjatou T , handicapée des deux jambes au point de se traîner au sol pour se déplacer.
La pauvre Karidjatou est chaque jour là risée de Zongo et de son groupe d'amis qui en devisant se disent : "qui peut coucher avec cette fille ?" Elle n'aura jamais d'homme dans sa vie celle-là. Ce groupe narguait la jeune dame chaque fois qu'il la voyait.
Or, ce que le reste du groupe ne savait pas c'est que Zongo Yembi entretenait clandestinement des rapports sexuels avec Karidjatou l'infirme. Il venait nuitamment voir cette femme pour éteindre ses pulsions sexuelles.
Lui qui était le plus grand pourfendeur de Karidjatou en public, était en privé son amant.
Voilà que la petite population de Wandaguhé situé à 7 kilomètres de Daloa remarque depuis un bon moment que le ventre de la fille détestée s'arrondit de jour en jour et elle a des attitudes de femme enceinte.
Les commentaires se sont encore plus étendus et Zongo en était celui qui se moquait le plus en public.
Un soir Zongo Yembi va emprunter le fusil de chasse de calibre 12 de son ami Karim Diarrassouba pour dit-il aller faire traquer le gibier en forêt.
Au lieu de la forêt le maudit va plutôt se rendre au domicile de Karidjatou T. et décharge sa chevrotine sur elle et s'enfuit abandonnant l'arme de son crime sur place. Les balles de l'arme ont explosé la tête de la pauvre fille. Sa cervelle éparpillée a jeté l'émoi dans le village .
Tous se demandaient : " Qui a bien pu tuer Karidjatou T.? " Le chef du village alerte le commandant de la brigade-ville de Daloa, Kouassi Valentin qui après enquête a mis la main sur le propriétaire du fusil, l'ami de Zongo , Karim Diarrassouba qui leur explique que la nuit du drame, il avait prêté son arme à son ami Zongo Yembi. Les deux hommes ont alors été emmené à la gendarmerie et sont passés en jugement ce 30 mai 2019 au tribunal de Daloa.
L'assassin a pour sa défense déclaré qu'il ne voulait pas à son tour être la risée du village et que son honneur allait en pâtir si ses congénères avaient su que c'était lui qui avait engrossé Karidjatou T. l'infirme des deux membres inférieurs qui rampait au sol pour se déplacer .
"Je ne voulais pas que l'on sache que c'est moi l'auteur de la grossesse de cette handicapée dont tout le monde se moque et je ne voulais pas aussi être la risée de tout le village c'est pourquoi je l'ai tué " , s'est-il défendu .
Zongo Yembi, l'odieux criminel a écopé de la peine maximale qui est de 20 ans d'emprisonnement ferme. Diarrassouba quant à lui a pris 5 ans d'emprisonnement ferme.
Ce drame relance le débat sur la protection des personnes handicapées en Côte d'Ivoire .
L'article 8 de la convention de l'ONU sur le droit des personnes handicapées : " Les Etats parties doivent mieux faire connaître les droits des personnes handicapées en utilisant les voies de communication appropriées , telles que les médias , les systèmes d'éducation , les campagnes de sensibilisation du public et les programmes de formation en sensibilisation . "
L'article 10 de la même loi : "Les États Parties réaffirment que le droit à la vie est inhérent à la personne humaine et prennent toutes mesures nécessaires pour en assurer aux personnes handicapées la jouissance effective, sur la base de l’égalité avec les autres. "
© Rédaction Libre Magazine
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