Côte d'Ivoire : Emprisonnée du fait de ses opinions , Pulchérie appelle la société civile à réagir
- LIBRE MAGAZINE
- 20 oct. 2020
- 3 min de lecture
La Cote d'Ivoire est à la croisée des chemins. Devant la volonté d'Alassane Ouattara de briguer un 3eme mandat inconstitutionnel, l'ensemble des partis politiques et de la société civile s'opposent à lui, dans un front commun pour le retour à la démocratie.
C’est dans cette perspective que seule alors, j'ai appelé à des manifestations pacifiques le 13 août dernier pour le respect de la Constitution et contre un 3 ème mandat illégal.
La situation sociale catastrophique et la montée actuelle des violences vont forcément aboutir à un changement radical au sommet de l 'État. Pour éviter ou abréger une transition militaire, c’est une transition politique , civile, inclusive qui est absolument nécessaire.
Quelle est la situation actuelle et que peut on faire ?
Nous assistons à un incivisme aggravé, à une dépravation totale des mœurs, à une violation quasi permanente de la constitution et des droits élémentaires, et surtout à un banditisme d'état digne des plus grandes dictatures.
Aujourd'hui, nous avons une CEI monocolore dans sa structuration et ses démembrements. Sans être alarmiste , nous pouvons dire que la guerre de 2010 nous a peut-être surpris, mais cette fois-ci, nous n'avons pas besoin d'être un devin pour voir la guerre se profiler à l'horizon. Une guerre plus effroyable, si rien n'est fait.
C'est dans ce contexte que le Chef de l'État, M. Alassane Ouattara, réfractaire aux critiques et narguant tout le monde, s'oppose à toute idée de REPORT DU SCRUTIN ou d'une TRANSITION, seul gage de paix.
Dans un État de non droit, où toutes les libertés sont bafouées, où la séparation des pouvoirs n'est plus effective, où la réconciliation a échoué, où on prépare des élections sans dialogue réel avec l'opposition et la société civile significative, où les forces de l'ordre sont devenues des bourreaux pour les populations, où la corruption et la gabégie sont érigées en mode de Gouvernement, où la promotion de la médiocrité a créé un incivisme aggravé, où le clanisme et l'exclusion sont pratiqués, il n' y a pas d’autre solution qu' UN DIALOGUE INCLUSIF pour trouver des solutions consensuelles.
Si certains politiques accompagnent ce sordide processus électoral, la société civile se doit de réagir car tout ne se limite pas à un partage du pouvoir. Il faut se soucier du bien être des ivoiriens et garantir l'avenir de la jeunesse.
Nous pensons donc que dans ce contexte où la transition devient inévitable, il est nécessaire que la société civile qui connaît les réalités et le quotidien des ivoiriens se prononce sur les conditions de cette transition.
Il ne faut pas occulter la question de la transition. Il faut avoir la force et le courage d’affronter la réalité et diagnostiquer les éléments du passé qui pourrissent le présent, afin d’en tirer les leçons et construire l’avenir de la Côte d’Ivoire.
Si des pays comme le Rwanda et l'Afrique du Sud on réussi une transition pacifique , nous pouvons aussi le faire . En effet, ces pays qui ont connu des crises aiguës sont parvenus à se réconcilier pour devenir plus forts. Ces deux exemples éloquents interpellent nos consciences. La TRANSITION est la seule alternative qui puisse sauver la Côte d'Ivoire.
Il faut mettre à la tête de la transition une personne qui n'appartient à aucun parti politique et qui a démontré son attachement aux valeurs démocratiques et citoyennes.
Il faut définir une feuille de route pour la transition qui va en priorité travailler à la réconciliation des ivoiriens, à la reconstitution sociale, au retour de la sécurité, à l'organisation d'un dialogue inclusif pour un consensus électoral, à la mise en place d'une constituante pour un toilettage de la constitution, à la mise en place d'institutions fortes et au règlement de problèmes cruciaux comme celui du foncier avant d'aller à l'élection présidentielle.
Grâce à cette perspective d'une transition sous l’égide de la société civile, la Cote d’ivoire pourra aller vers des élections libres et se reconstruire, assurer un rapport équitable avec les puissances internationales, enfin et surtout refonder un nouveau contrat social.
Pulchérie Gbalet,
Présidente d'ACI,
(p.o. Donald Gahie, porte parole)
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