Côte d'Ivoire : Ces personnes privées de papiers d'identité

Selon l'article 3 de la loi N°2019-566 du 26 juin 2019 instituant une carte d’identité nationale biométrique, "la carte nationale d’identité biométrique est obligatoire pour tout ivoirien âgé d’au moins seize (16) ans.

Elle peut être délivrée aux citoyens ivoiriens âgés d’au moins cinq (05) ans."

Mais, de nombreux ivoiriens sont privés de ce sésame.

Dans la région du Haut Sasandra, à Zoukougbeu, au centre-ouest de la Côte d'Ivoire, ces invisibles qui vivent sans papier dans leur pays sont nombreux.

Cette mère arretée avec son enfant, devant la poste de Zoukougbeu(également centre de l'ONECI), rencontre des difficultés pour obtenir sa carte nationale d'identité.

"Je suis venue au premier rendez-vous. On m'a dit que ma carte n'est pas sortie. Je devrais fournir d'autres documents. Pour faire la réclamation, l'agent m'a pris 2000Fcfa . Mais, ma carte n'est toujours pas venue. Je ne comprends plus rien", témoigne-t-elle.

Elle est à la recherche d'un emploi. Or, sans ce document, elle ne peut pas se présenter aux appels d’offres.

D’ailleurs, elle ne peut pas non plus passer un concours ni même entreprendre formellement ; tout cela parce qu’elle ne dispose d’aucune pièce d’identité officielle.

Notre correspondant est l’un des quelques "chanceux" dont les cartes nationales d'identité sont traitées et, pourtant, ils ne les ont jamais reçu.

Il ajoute que lui et d'autres victimes ont contacté le service client de l'office National de l'état civil et de l'identification (ONECI), sans succès cependant, à propos de leur situation.

Ivoirien de souche, leader d'une association de défense des droits de l’homme, il se trouve pourtant dans la même situation.

Il vit sans carte d’identité et prévoit de saisir l'observatoire de service public (OSEP), afin de recevoir ce document obligatoire delivré à 5000 Fcfa, à tous ceux qui sont considérés comme citoyens.

Quant à Paul, il déclare qu’il n’a pas de carte nationale d’identité tout simplement parce que la sienne est bloquée depuis près de deux ans.

S’il devrait la demander maintenant, tant d’années plus tard et en tant que nouveau demandeur, cela lui coûterait 5000Fcfa et éveillerait les soupçons, affirme-t-il. En conséquence, il est contraint de vivre une vie "sans identité" marquée par l’irrégularité et le manque de droits. "Ça m'empêche de faire une demande de titre foncier pour ma terre", ajoute-t-il.

En Côte d'Ivoire, des millions personnes survivent sans aucune preuve d’identité.

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