La constitution ivoirienne de 2016 est la loi fondamentale qui régit l'organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics en Côte d'Ivoire depuis 8 novembre 2016 .
Adoptée environ six ans après une décennie de crise politico-militaire , marquée par une partition entre le nord , aux mains de la rébellion , et le sud , contrôlé par le camp du président d'alors Laurent Gbagbo , cette constitution qui institue la Troisième République est la quatrième constitution adoptée par la Côte d'Ivoire , après celles de 1959 , 1960 et de 2000 .
Elle commence par ce qu'on appelle les droits fondamentaux qui priment sur toutes les lois .
Ces droits fondamentaux régissent d'une part les droits des citoyens et des citoyennes envers l'Etat : Ainsi par exemple la police n'a pas le droit de torturé un citoyen . D'autre part , les droits fondamentaux réglementent la manière dont nous nous comportons les uns avec les autres en Côte d'Ivoire . Hommes et femmes sont égaux en droit ; nul ne doit être discriminé en raison de son origine , de sa religion ou de son orientation sexuelle .
L'état protège les droits fondamentaux de tous les individus vivant dans le pays , qu'ils y vivent depuis plusieurs générations ou qu'ils viennent tout juste de s'y installer .
L'article 2 de cette constitution stipule que :
"La personne humaine est sacrée. Les droits de la personne humaine sont inviolables.
Tout individu a droit au respect de la dignité humaine et à la reconnaissance de sa personnalité juridique."
Quant à l'article 1 , il déclare que :"l'Etat de Côte d'Ivoire reconnaît les droits, les libertés et les devoirs énoncés dans la présente Constitution. Il s'engage à prendre toutes les mesures nécessaires pour en assurer l’application effective. "
La protection de la dignité humaine figure donc en toute première place de la loi fondamentale ivoirienne . Cela a une bonne raison : Pendant la crise politico-militaire qui a secoué le pays pendant une décennie , des milliers de personnes ont été persécutés , brutalisés , torturés et assassinés , en Côte d'Ivoire , à cause de leur religion , de leur origine ou de leur conviction politique . Leur dignité a été enlevée de plusieurs manières .
Pour s'assurer que tels crimes ne se reproduisent plus jamais dans le pays , la dignité humaine est devenue l'élément clé de la constitution ivoirienne . Sa protection bénéficie théoriquement de la plus haute valeur dans la loi fondamentale ivoirienne . Toutes les autres lois reposent sur la dignité de l'être humain .
Vivre dignement en Côte d'Ivoire signifie que tous les individus sont égaux devant la loi et ont droit à une protection égale , indépendamment de la couleur de leur peau , de leur religion , de leur origine , de leur âge , de leur sexe , de leur statut social ou de leurs capacités physiques et morales . Cela veut dire aussi que chaque individu doit avoir de quoi se nourrir et être logé , qu'il a droit à des soins médicaux en cas de maladie et qu'il peut aller à l'école .
Ses valeurs sont non seulement les fondement de l'Etat de Côte d'Ivoire , mais également la base de la vie en société .Elles sont une source de paix , de liberté et de prospérité .
Cette loi n'a d'importance que lorsque nous la respectons .
Conformément à l'article 1 , l'Etat ivoirien a le devoir de respecter et de protéger la dignité humaine de tous les individus vivant en Côte d'Ivoire . Il doit notamment s'abstenir de tout acte pouvant blesser la dignité humaine . Il doit également préserver les citoyens et citoyennes de tout acte d'humiliation , de persécution ou de préjudice .
Pourtant , les défenseurs de droits de l'homme y sont menacés et persécutés, selon un rapport de l'amnesty International .
Les réunions pacifiques d’organisations de la société civile et de groupes d’opposition sont régulièrement interdites et dispersées par la police et la gendarmerie, qui font usage d’une force excessive ( l'assassinat de Soro Kognon à Korhogo ) .
Il y a une utilisation de la torture et des mauvais traitements au moment de l’arrestation, pendant la période de la garde à vue et dans des centres de détention non officiels, comme la Direction de la surveillance du territoire, la DST, qui est utilisée pour détenir des personnalités généralement politiques ( l'arrestation de Carton Noir ) .
L'Etat ivoirien persécute et humilie des citoyens et citoyennes ( les déguerpissements abusifs ,les arrestations abusives et régulières des activistes ...)
© Rédaction Libre Magazine
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