Côte d'Ivoire : Accusée d'avoir assassiné son "époux " à Abobo , la fille de 14 ans libérée

Miss T. , Âgée de 14 ans , interpellée pour avoir blessé mortellement son concubin , le nommé S.B dans la nuit du Vendredi 25 au Samedi 26 Septembre 2020 , a été libérée .

Selon nos sources ," Miss T venait fraîchement d'entrer dans ce foyer (mariée alors qu’elle n’était pas d’accord, début septembre 2020).

Selon les explications de la petite,son concubin la battait continuellement et la forçait à avoir des rapports sexuels. N'en pouvant plus la nuit du drame, elle s’est réfugiée dans la cuisine afin de trouver du repis.

Ce dernier l'a rejoint dans la cuisine, voulant avoir des relations sexuelles avec elle et devant son refus, a tenté de l'étrangler, elle s'est alors emparée d'un couteau pour se défendre.

Son arrestation avait suscité l'indignation . Plusieurs associations de défense des droits de l'homme en ont profité pour dénoncer le mariage des enfants .

"Cette situation doit tous nous interpeler et amener à réfléchir sur le phénomène du mariage des enfants , afin de l'éradiquer dans notre société . En effet , si le mariage des enfants est reconnu comme une grave violation des droits de l’Homme et une forme grave d’abus, on sait moins qu’il constitue aussi un véritable danger pour la société, cette situation ayant un impact majeur sur l’accès des jeunes filles à l’éducation, à la santé et au bien-être. Pour celles qui ont eu la chance d’aller à l’école, le mariage marque, le plus souvent, l’interruption de leur scolarité" , a dénoncé l'association pour la Défense de la Dignité Humaine sur sa page Facebook.

"Nous rappelons qu’il existe une jurisprudence à savoir la jurisprudence Fanta Keita.

De 1996 à 1997 , Madame Constance Yaï s’est battue pour obtenir la libération de Fanta Kéita, une jeune mineure , victime de mariage forcée qui avait aussi tué son bourreau pour fuir un mariage forcé.

Il est important de souligner que la petite T, a alerté sa famille et sa belle-famille dès que son concubin a commencé à se montrer violent envers elle. Sans avoir gain de cause", a rappelé la ligue ivoirienne des droits des femmes , avant d'"attirer l'opinion publique et les autorités ivoiriennes sur la pratique des mariages forcés qui perdure malgré son interdiction par la loi.

A la suite du communiqué de la police Nationale, Me Nanou Jessica et Me Vanessa Bah/ Leroux se sont constituées avocates de la petite T.

Depuis le lundi 28 septembre Me Nanou et Me Bah Leroux ont entrepris les démarches auprès du procureur de la République et de ses services.

Elle a été libérée et confiée au service de protection judiciaire de l'enfance et de la jeunesse.

Rappelons que la loi de 2019 sur le mariage est formelle et interdit le mariage des enfants.

Le deuxième article de cette loi indique que " l’homme et la femme avant dix-huit ans révolus ne peuvent contracter un mariage ".