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Culture: Pourquoi doit-on libérer l'écriture et la lecture ?

"MES ÉCHANGES AVEC "MA" : POURQUOI DOIT-ON "LIBÉRER L'ÉCRITURE ET LA LECTURE " ?


MA : Pourquoi réclames-tu la libération de l'écriture et la lecture ?


Moi : Je réclame la libération de l'écriture et de la lecture parce qu'elles occupent une place importante dans la mobilité sociale .


MA : Qu'est-ce que la mobilité sociale ?


Moi : La mobilité sociale, c'est le changement du statut social, de profession ou de catégorie sociale.


Elle peut être ascendante lorsque l'individu occupe une position sociale plus élevée qu'auparavant ou que ses parents . À l'inverse, on parle de mobilité descendante. Mais, il est important de noter qu'il existe des situations où les individus occupent la même place que celle leurs parents ou positions antérieures (reproduction) .


MA : Quel est le lien avec l'écriture et la lecture?


Moi : Selon le sociologue français Pierre Bourdieu , dans le deuxième paragraphe (l'espace social et ses transformations ) de son livre "distinction", plusieurs facteurs appelés "capitaux" contribuent à la mobilité sociale. Le capital culturel en fait partie.


MA : Le capital culturel, c'est quoi ?


Moi : Le capital culturel est l'ensemble des connaissances, de références culturelles, d'habitudes comme visiter les musées, bibliothèques,..., de compétences valorisées par le système scolaire comme la lecture ou la capacité d'écriture .


MA: Comment peut-il influencer la mobilité sociale d'un individu ?


Moi : Selon Bourdieu, le capital culturel peut prendre trois(3) formes : Celle de l'habitus qui permet d'avoir un comportement adapté au milieu social dans lequel on évolue, celle des biens culturels possédés (œuvres d'art, livres , ...) et enfin celle des titres qui sanctionnent officiellement un niveau culturel .


Cette théorie lui permet d'expliquer comment et pourquoi nous ne sommes pas tous égaux face aux situations. La proximité, l'accessibilité, la familiarité et la transmission du patrimoine culturel peuvent modifier la socialisation, elles peuvent avoir un effet sur la mobilité sociale . Il faut non seulement avoir assez de capitaux, mais aussi les bons .


Par exemple, un élève à l'école qui a un gros capital culturel constitué de matières que l'on enseigne aura évidemment un avantage par rapport à un autre élève qui n'a pas cette possibilité.


MA : En quoi ça pourrait concerner l'Afrique ?


Moi : Un rapport publié par la banque mondiale , le 19 janvier 2023 , indique que "8 enfants sur 10 en Afrique de l'ouest et Centrale ne savent ni lire ,ni comprendre un texte simple à l'âge de 10 ans , et plus de 32 millions d'enfants restent privés d'école, soit la plus importante proportion au monde ." Or, des sociologues estiment que 90% de la personnalité d'un individu se construisent à l'âge de 7 ans .


C'est pour cette raison que je dis que pour que l'Afrique puisse sortir de sa situation actuelle, il va falloir qu'elle mise sur l'éducation, qu'elle abandonne l'éducation "élitiste" en faveur de l'éducation pour tous qui ne peut être possible que par la liberté d'expression, par la libération de l'écriture et de la lecture. C'est ainsi qu'on arrivera à changer la mentalité de la population, l'avenir du continent. Sinon, les individus ne penseront qu'en ce que leur est transmis, proche, accessible et familier. C'est ce que souligne le philosophe allemand Schopenhauer, dans son livre intitulé "la lecture et les livres " en ces mots : "Quand nous lisons, un autre pense pour nous; nous répétons simplement son processus mental . C'est de la même manière que l'enfant qui apprend à écrire suit avec la plume les traits indiqués au crayon par le maître. Donc, quand nous lisons, le travail de la pensée nous est épargné pour la plus grande partie . De là notre soulagement sensible, quand, après avoir été occupés par nos propres pensées, nous passons à la lecture . Mais, pendant que nous lisons, notre tête n'est à vrai dire que le champ clos de pensées étrangères. Or, il advient de là que celui qui lit beaucoup toute la journée, mais qui se livre à des passe-temps exclusifs de toute réflexion, perd peu à peu la faculté de penser par lui-même,_ comme un homme toujours à cheval finit par désapprendre la marche ." Or, tel est le cas d'un très grand nombre d'individus dans notre société actuelle.


MA: Je vois . Selon Adeline Aragon, citant D. Maingueneau, dans "l'écart entre auteur et lecteur dans l'œuvre de Marie Gournay " , la communication littéraire comporte une importante dimension affective et corporelle : le lecteur d'une œuvre littéraire ne se contente pas de déchiffrer des significations, il entre en contact avec un auteur d'une manière quasi physique. Par sa voix, par son ton particulier, son style, l'auteur se donne une épaisseur, une réalité. C'est cette proximité qui entre l'adhésion du lecteur à ce qu'il lit . Enveloppé par la voix de l'auteur, le lecteur se laisse porter et convaincre. "


Extrait de Mémoires d'un migrant en Afrique de Soumaila Diarrassouba, rédacteur web-écrivain militant indépendant


 
 
 

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