Un constat est fait, c’est que de plus en plus de mineurs s’adonnent à la consommation de la cigarette, un produit qui leur est pourtant déconseillé.
Dans certaines communes d’Abidjan comme Yopougon, Attécoubé, Abobo, etc, il n’est pas très rare de voir des enfants de moins de 17 ans fumer la cigarette. Ces enfants sont pour la plupart déscolarisés et fréquentent les ghettos des «Noucis » en qui ils voient des modèles.
C’est avec amertume que nous remarquons que ceux avec qui nous avons pu discuter ignorent réellement pourquoi ils le font. « Genre quand tu fumes là c’est "zo " ; c’est joli à voir. A l’heure là c’est ça qui est là donc quand tu fumes tes amis te respectent », nous a confié un adolescent que nous avons rencontré à Yopougon Koweït.
Il y a tout de même lieu de reconnaître que plusieurs causes peuvent être au fondement de ce phénomène. Ce sont entre autre :
La responsabilité des parents : certains adolescents, enfants de géniteurs démissionnaires de rôle de parent se trouvent livrés à eux-mêmes et s’en remettent parfois à la rue et ses principes.
L’influence de l’environnement : tout homme est influencé par son environnement ; et les adolescents le sont encore plus. Alors lorsqu'ils se trouvent parmi des amis fumeurs dans un quartier ou c’est la tendance, ils peuvent s’y adonner par suivisme. A titre d’exemple, un jeune d’Abobo âgé de 20 ans et qui disait avoir commencé à fumer à l’âge de 14 ans nous a expliqué que c’était son « vieux môgô » qui l’avait initié en lui demandant de « tirer un peu chaque fois qu’il allait lui chercher la cigarette.
La curiosité : plusieurs enfants tombent dans l’addiction juste par envie d’essayer.
Malheureusement le milieu scolaire n’est pas épargné.la situation est des plus alarmantes. Et pourtant nous assistons à un silence scandalisant de la part de nos autorités à ce propos, comme si l’on voulait laisser le temps résoudre un problème qui ne fait que s’empirer de jour en jour.
Vouloir scolariser tous les enfants obligatoirement et gratuitement ne résoudra pas le problème. Car nous sommes tous témoins de ce deviennent nos écoles.
Comme nous le savons tous, la jeunesse peut être à la fois un énorme potentiel ou une terrible bombe à retardement. Or la population ivoirienne est en majorité jeune.
Mais pendant qu’on est occupé à ne voir les choses qu’à l’horizon 2020, comment envisage-t-on notre jeunesse aujourd’hui à l’horizon 2050, 2070, 2080,… ? Quelles actions concrètes sont-elles menées pour endiguer le tabagisme chez les mineurs qui est devenu un effet de mode ? Enfin quel plan pour sauver nos écoles, nos enfants, notre jeunesse, notre NATION ?
ALAIN REGIS KOFFI
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